SOUTIEN AUX CINÉASTES IRANIENS EMPRISONNÉS.

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Fenêtre sur Cour.34 * à

SOUTIEN AUX CINÉASTES IRANIENS EMPRISONNÉS.

JAFAR PANAHI ET MOHAMMAD RASOULOF.

Le cinéma a très souvent eu une place de choix à Montpellier Danse, surtout quand il s’agit de montrer les œuvres d’artistes empêchés ou emprisonnés pour avoir commis une œuvre d’art.

Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof bien qu’incarcérés et menacés, continuent malgré tout de créer des films d’une beauté inouïe.

A l’heure où le peuple iranien se bat pour sa liberté et où les artistes continuent d’être écroués, il est urgent de montrer leurs œuvres.

Six films de Jafar Panahi et Mohammad Rasoulof seront projetés sur grand écran à l’Agora, cité internationale de la danse.

L’entrée est gratuite sur inscription.

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# Le Ballon Blanc #.

Film réalisé par Jafar Panahi (1995, 1h25).

→ Mardi 7 février à 18h

📍 Salle Béjart / Agora.

Le Ballon blanc est le premier long métrage de Jafar Panahi, adapté d’un scénario d’Abbas Kiarostami dont il a été l’assistant sur le tournage d’# Au travers des oliviers #.

Fable qui suit les pérégrinations d’une petite fille déterminée à acheter le poisson rouge de ses rêves pour les célébrations de la nouvelle année, le film part à la rencontre de personnages hauts en couleur dans un quartier populaire de Téhéran.

Le Ballon Blanc a obtenu la Caméra d’or du festival de Cannes en 1995.

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# Ceci n’est pas un film #.

Documentaire réalisé par Mojtabâ Mirtahmâsb

et Jafar Panahi (2011, 1h15).

→ Mardi 7 mars à 18h

📍 Salle Béjart / Agora.

Arrêté à son domicile le 1er mars 2010 et accusé de « propogande contre le régime », Jafar Panahi est jugé quelques mois plus tard et condamné à six années de prison, ainsi que d’une interdiction pour une durée de vingt ans de tourner des films.

En mai 2011, alors qu’il est assigné à résidence, il fait parvenir au festival de Cannes # Ceci n’est pas un film # sous la forme d’une clé USB cachée dans un gâteau.

Cette lettre filmée, adressée au vaste monde avec un humour ravageur, frappe par sa dignité, son ironie, son insolence.

Reclus dans son appartement, Jafar Panahi fait de sa situation le sujet même de son film :

Que reste-t-il à un cinéaste qui n’a plus le droit de filmer ?

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# Un homme intègre #.

Film réalisé par Mohammad Rasoulof (2017, 1h58).

→ Mardi 29 mars à 18h

📍 Salle Béjart / Agora.

Reza, installé en pleine nature avec sa femme et son fils, mène une vie retirée et se consacre à l’élevage de poissons d’eau douce.

Une compagnie privée qui a des visées sur son terrain est prête à tout pour le contraindre à vendre.

Mais peut-on lutter contre la corruption sans se salir les mains ? C’est pour ce film, primé à Cannes, que l’État iranien a condamné Mohammad Rasoulof à un an de prison ferme, estimant qu’il est une « propagande contre le régime iranien » et porte « atteinte à la sécurité » du pays.

Un homme intègre a obtenu le Grand Prix « Un Certain regard » du festival de Cannes en 2017.

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# Taxi Téhéran #.

Film réalisé par Jafar Panahi (2015, 1h26).

→ Mercredi 12 avril à 16h

📍 Salle Béjart / Agora.

Installé au volant de son taxi, Jafar Panahi sillonne les rues animées de Téhéran.

Au gré des passagers qui se succèdent et se confient à lui, le réalisateur dresse le portrait de la société iranienne entre rire et émotion…

Jafar Panahi est condamné à six ans de prison en décembre 2010 et est interdit de réaliser des films ou de quitter le pays pendant vingt ans.

Il réalise cependant des films en tournant secrètement.

# Taxi Téhéran # est ainsi le troisième film tourné et interprété par Jafar Panahi depuis son interdiction d’exercice.

Et le premier qu’il réalise en extérieur depuis 2010.

# Taxi Téhéran # a obtenu l’Ours d’Or et le prix Fripesci du festival de Berlin en 2015.

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# Trois Visages #.

Film réalisé par Jafar Panahi (2018, 1h40).

→ Mardi 25 avril à 18h

📍 Salle Béjart / Agora.

Une célèbre actrice iranienne reçoit la troublante vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice… Elle demande alors à son ami, le réalisateur Jafar Panahi, de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation.

Ensemble, ils prennent la route en direction du village de la jeune fille, dans les montagnes reculées du Nord-Ouest où les traditions ancestrales continuent de dicter la vie locale.

# Trois Visages # est une invitation au voyage.

A travers le portrait de trois femmes de trois générations différentes, Jafar Panahi ausculte la société iranienne avec une acuité unique et non sans une pointe de malice.

Toujours drôle, souvent émouvant, # Trois Visages # touche au cœur par sa grâce et sa finesse.

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# Le Diable n’existe pas #.

Film réalisé par Mohammad Rasoulof (2017, 2h30).

→ Mercredi 10 mai à 16h

📍 Salle Béjart / Agora.

Iran, de nos jours.

Heshmat est un mari et un père exemplaire mais nul ne sait où il va tous les matins.

Pouya, jeune conscrit, ne peut se résoudre à tuer un homme comme on lui ordonne de le faire.

Javad, venu demander sa bien-aimée en mariage, est soudain prisonnier d’un dilemme cornélien.

Bharam, médecin interdit d’exercer, a enfin décidé de révéler à sa nièce le secret de toute une vie.

Ces quatre récits sont inexorablement liés.

Dans un régime despotique où la peine de mort existe encore, des hommes et des femmes se battent pour affirmer leur liberté.

# Le Diable n’existe pas # a obtenu l’Ours d’Or au Festival du film de Berlin 2020.

Ce film a reçu le prix du scénario au festival de Cannes 2018.

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Jafar Panahi est né à Mianeh en 1960, issu d’un milieu pauvre, il grandit dans les quartiers déshérités de Téhéran mais, grâce aux équipements culturels de quartier, puis au célèbre Kanoun (Centre pour le développement intellectuel des enfants et adolescents, où Abbas Kiarostami dirige le département cinéma), il s’intéresse à l’écriture, participe à des tournages en super-8, s’initie à la photo.

Envoyé au front durant la guerre Iran-Irak, il y réalise des reportages photo, puis devient réalisateur de documents en vidéo sur les affrontements.

À son retour, il s’inscrit à l’école supérieure de cinéma et d’audiovisuel de Téhéran et réalise ses premiers courts métrages.

Ingénieur du son sur le tournage d’# Au travers des Oliviers # de Kiarostami , il est soutenu par celui-ci pour transformer le projet du # Ballon blanc # de court en long métrage, produit par la télévision nationale.

Le succès public et la Caméra d’or à Cannes marqueront le début de la reconnaissance, confirmée par le Léopard d’or du Festival de Locarno pour Le Miroir et le Lion d’or du Festival de Venise pour Le Cercle.

Très critique envers la situation sociale dans le pays, ces deux films, tournés dans des conditions de semi-clandestinité, sont interdits en Iran, alors même que Panahi y est désormais considéré comme la personnalité la plus marquante au sein de sa génération de cinéastes.

En 2010, le cinéaste, accusé de propagande contre la République Islamiste, est incarcéré.

Placé ensuite en liberté surveillée, il coréalise en 2011 avec Mojtabâ Mirtahmâsb, # Ceci n’est pas un film # qui décrit sa situation de cinéaste interdit d’exercer son métier.

Le 11 juillet 2022, il est arrêté et incarcéré à la prison d’Evin pour y purger sa peine de 6 ans de prison.

Son tout dernier film, #Aucun Ours #, a reçu le Prix spécial du jury à la Mostra de Venise et il est sorti en salle en France le 23 novembre 2022.

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Né à Shiraz en Iran en 1972, Mohammad Rasoulof commence très jeune à faire du théâtre, à écrire et mettre en scène des pièces.

Il étudie ensuite la sociologie et le montage cinématographique.

En 2002, il signe son premier long-métrage, le documentaire # The Twilight #.

La même année, alors qu’il est en tournage avec Jafar Panahi, il est accusé d’« actes et propagande hostiles à la République Islamique d’Iran », et est condamné à six ans de prison et à vingt ans d’interdiction de tournage.

Il est acquitté en appel.

Sa peine est réduite à un an de prison.

Il lui est interdit de sortir du pays.

En 2011, son film # Au revoir # est sélectionné au Festival de Cannes.

Il remporte le prix du meilleur réalisateur dans la catégorie « Un Certain Regard « .

# Les Manuscrits ne brûlent pas # est également présenté dans cette catégorie deux ans plus tard.

À son retour en Iran, le cinéaste se voit confisquer son passeport et ses effets personnels à l’aéroport de Téhéran.

Il est libéré sous caution.

Il revient sur la Croisette avec # Un homme intègre # en 2017, d’où il repart avec le Grand Prix  » Un Certain Regard  » .

Une nouvelle fois, son passeport lui est retiré.

Il est privé de sa liberté de circuler et de travailler.

Il est condamné en juillet 2019 à un an de prison ferme et à deux ans d’interdiction de sortie du territoire ainsi qu’à l’interdiction d’avoir une activité sociale et politique.

# Le Diable n’existe pas # est réalisé dans la clandestinité.

Ce long-métrage remporte l’Ours d’or au Festival de Berlin 2020 remis en l’absence du réalisateur, contraint de rester dans son pays.

Le 9 juillet 2022, le cinéaste est incarcéré pour avoir signé un appel demandant aux forces de sécurité iraniennes de ne plus menacer les civils avec leurs armes.

Ses compatriotes et cosignataires, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi, sont également incarcérés.

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UCE – FSC/P.34 -.

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